[Louis Augis, joaillier-bijoutier]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRP03744A 005
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
description Adresse de prise de vue : Bijouterie Augis, 103, rue Président Edouard-Herriot, Lyon 2e.
historique La pupille aussi brillante que ses pierreries, Louis Augis avoue sans détour sa passion pour son métier de joaillier et de pester, très poliment, contre la prolifération de ces bijoutiers qui perdent la main au profit d'une distribution massive. "Certes, je suis commerçant, mais je suis contre l'uniformisation. J'ai plus de plaisir à vendre un petit bijou travaillé, qu'un pavé pour épater la galerie". Et l'homme a de qui tenir. Dans cette famille où l'on devient bijoutier de père en fils depuis 1830, Louis Augis acquiert le goût de la belle ouvrage. Digne héritage d'Alphonse, son père qui, de son temps, fut baptisé "le rénovateur des bijoux symboliques" et, entre autres, créateur du concept de la fameuse médaille d'amour dont la toute première créée en 1908. En 1948, le jeune homme quitte la bijouterie familiale rue de la République et s'installe dans l'actuelle boutique rue Edouard-Herriot. Prise d'indépendance dans le seul but de se consacrer uniquement à la joaillerie. Quarante années de bonheur à tailler, retailler les belles pierres pour son plus grand plaisir. Celui de créer des pièces uniques car "avant d'être une mode, un bijou doit être adapté à la personne". En fonction de la morphologie de la main, une bague longue et plate convient à une main fine, à l'inverse une main potelée supporte aisément une monture assez haute. Principe tout aussi valable pour une chevalière. Evidemment, sa préférence va aux pierres de couleurs, "elles ont plus de personnalité que le diamant, leur intensité, leur beauté provoquent parfois une émotion indescriptible". Il aime les acheter non montées afin de se livrer à une inspection en règle. Volume, lumière, mais encore les imperfections décident parfois du style de taille et de monture. Comme cette bague surmontée d'un brillant taillé en navette : "Quand on sertit une pierre, on risque de la briser. Je l'ai posée dans un logement et deux griffes la retiennent. Si on veut récupérer la pierre, pas de problème", explique-t-il dans un immense sourire, tout content de sa trouvaille. Par souci de perfection, il fait ajourer le panier en or gris d'une bague Pompadour (très en vogue actuellement) à la scie, un travail délicat, d'une aveuglante minutie. Autant de qualité qui attire, dans cette maison, les grands noms de la bijouterie mondiale. Ainsi, à l'occasion du soixantenaire de la "Reverso", la manufacture Jaeger le Coultre (différent des remonteurs de montres !) lui confie un des cinq cents exemplaires numérotés d'une splendide réédition de la montre à boîtier réversible, destinée à l'origine aux joueurs de polo. Une pièce de grand prix ! Source : "Louis Augis : un brillant Monsieur" / N.F. [Nadine Fageol] in Lyon Figaro, 23 avril 1991, p.[27].
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 34 négatifs.
note bibliographique [Nécrologie], Le Progrès de Lyon, 26 juillet 2001.

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